"S'il vous plaît... dessine-moi une salle de bains !"

" ... Je dessinai :

 

 


 

 Mon amie sourit gentiment, avec indulgence :

Tu vois bien, ce n'est pas une salle de bains, c'est une chambre. Elle a un lit...

 Je refis donc encore mon dessin.

 Mais il fut refusé, comme les précédents.

Celle-là est trop bancale. Je veux une salle de bains qui dure  longtemps.

Alors, faute de patience, comme j'avais hâte de commencer le montage des cloisons, je griffonnai ce dessin-ci :

 

 


Ça, c'est  le sol. La salle de bains que tu veux est juste au-dessus.

Mais je fus bien surpris de voir s'illuminer le visage de mon juge : c'est tout à fait comme ça que je la voulais !"


Librement inspiré par Antoine de Saint-Exupéry, ce dialogue illustre la recherche, au cours d'une restauration du lieu non pas idéal, mais le moins mauvais pour placer cette pièce... Alors, nous commençons par éliminer tous les emplacements impossibles, c'est-à-dire toutes les pièces que nous ne voulons pas sacrifier, puis toutes les pièces dans lesquelles ces éléments ne seraient pas bienvenus. Nous éliminons aussi toutes les emplacements qui compliquent les réseaux - eau, électricité, évacuation... La salle de bains voyage : rez-de-chaussée, dans l'emprise de la cuisine ou derrière la cuisine, étage, dans l'ancien bûcher, ... Nous finissons par opter pour une petite salle de bains, construite par cloisons afin d'assurer la réversibilité de la pièce. Dans une maison du XVè siècle, pourvue de salles de belles dimensions, nous faisons le choix de la discrétion pour cette pièce. 

"Ça suffira sûrement. Je t'ai donné une toute petite salle de bains."